Millésime 2000
Bordeaux
Un millésime grandiose.
Les Médocs et les Graves sont sublimes.
En revanche, les amateurs doivent se montrer plus sélectifs en Pomerol et Saint-Emilion.
Un millésime à oublier en Sauternais.
Les conditions climatiques ont été parfaites pour les vins à base de Cabernet-Sauvignon .
Les 2000 sont des vins de robe profonde, qui exhibent des arômes et des saveurs de fruit concentré,
qui sont dotés de tanins mûrs, dont les niveaux d'acidité sont relativement faibles et les finales
remarquablement longues, dans presque toutes les régions, catégories et crus.
Ce millésime surpasse les grands millésimes tels les 1996 et 1998.
Les meilleures crus sont issus des appellations Pauillac et Saint-Julien.
Les Margaux suivent de très près, surclassant facilement les Saint-Estèphe.
Dans le Libournais, certains vins comme Cheval Blanc entreront dans la légende, mais d'autre crus
manquent de profondeur.
Les Graves sont superbes. Les Blancs présentent une grande fraicheur avec un équilibre parfait.
Les rouges sont très aromatiques, charnues et solides, ils sont de longues gardes.
En Sauternais, les espoirs d'une récolte qui s'annonçait magnifique ont été anéanties par les trombes
d'eau qui se sont abattus sur le vignoble pendant les vendanges.
Très peu de vins présentent une bonne concentration et un nombre encore plus limité de ces vins arborent
des saveurs de botrytis.
Bourgogne
Un assez bon millésime qui a souffert de la versatilité du climat.
Globalement les blancs sont bien meilleurs que les rouges.
Après une période hivernale particulièrement clémente et bénéficiant de températures quasi estivales
en mai et juin, la vigne s'est développée rapidement.
Malheureusement, la fraîcheur et les fortes pluies du mois de juillet et août ont détruit les espoirs
d'un millésime d'anthologie pour la région.
Les vendanges se sont déroulées dans l'ensemble sous un ciel radieux.
Le niveau de qualité du 2000 est surtout lié à la maturité des raisins, aux rendements et au savoir-faire
des vinificateurs.
Les vins blancs sont riches, fruités et d'une grande pureté. Ils sont promis à un bel avenir.
Les Chablis sont exceptionnels, les Meursaults sont riches, puissants et gras.
Puligny et Chassagne se distinguent par une belle complexité.
Fragile et sensible, le Pinot noir n'aime guère les coups d'accordéon climatiques.
Vosne-Romanée, Chambolle Musigny et Nuits-St-Georges présentent de très belles réussites.
Les vins présentent une belle robe vive et soutenue. Le nez est frais et fruité.
En bouche, ils sont équilibrés, souples et élégants, et expriment un beau potentiel de développement.
Champagne
Une année moyenne en champagne.
Un hiver relativement doux puis une succesion de températures estivales et d'orages pendant toute
la floraison et enfin des vendanges plutôt sèche marque ce millésime 2000.
Meilleur que le 1999, ce millésime se caractérise par un manque de maturité.
Les vins issus des cépages meuniers et pinots noirs sont bien réussis alors que le Chardonnay a eu
du mal à mûrir. De ce fait les blancs de blancs millésimés sont souvent décevants.
On privilégiera donc les assemblages millésimés classiques.
Vallée du Rhône
Un grand millésime où les vins du Nord sont globalement meilleurs que ceux du Sud.
Marqué par d'importantes variations climatiques et une récolte très abondante, ce millésime n'égale
pas l'exceptionnel 1999.
En Condrieu, les vins sont riches et parfaitement équilibrés. Ils surpassent la plupart des 1999.
A boire avant les 1999, les Côtes-Rôties 2000 sont souples et fruités et offrent une belle complexité
aromatique.
Moins fins, les Saint-Joseph sont ronds et structurés.
En Hermitage et Croze-Hermitage, c'est l'année du vigneron. La qualité est hétérogène.
Les blancs sont nettement meilleurs que les rouges. Certains sont alcooleux et déséquilibrés. D'autres
offrent une belle concentration avec des vins généreux et veloutés. Les meilleurs sont moins bons qu'en 1999.
Les Cornas sont splendides avec une maturité parfaite et une grande concentration. Une appelation à suivre
de très près.
Dans le sud, en Châteauneuf-du-Pape, les vins sont denses, fruités et puissants.
Doté d'une belle matière, les vins possèdent un potentiel de garde important.
Vallée de la Loire
Un millésime de qualité supérieur à 1998 et 1999.
Une météo plus chaude et plus humide qu'en 1999 qui donne des résultats différents selon les appellations.
Les Savennières sont racés, concentrés, et dotés d'une grande minéralité.
Les Bonnezeaux, issus de tris sévères, sont bien équilibrés.
Des vins de très belle qualité à Chinon et Bourgeuil.
Sur la Tourraine, les Vouvray et les Montlouis liquoreux sont relativement classiques. En revanche, grande
réussite pour les secs.
Dans le centre, les Sancerres sont correct mais à boire rapidement.
Sur Pouilly, les raisins ont atteint de hauts degrés de maturité et qui donnent des vins d'une grande richesse.
Alsace
Un bon millésime avec des Rieslings exceptionels.
Ce millésime a été le plus précoce de ces 50 dernières années, grâce à un printemps chaud et ensoleillé.
De nombreux orages et une pluviométrie inhabituelle durant l'été ne laissèrent pas de répit au vigneron.
Le Riesling est superbe avec un degré élevé et une acidité à hauteur de la concentration.
Les Gewurztraminers sont plus hétérogènes. La grande acidité des vins permettra de longues gardes.
Enfin, les liquoreux sont superbes. Vendanges Tardives et Sélections de Grains Nobles révèlent une grande richesse.
Beaujolais
Un grand millésime.
Le plus précoce de ces 30 dernières années, résultat d'un printemps chaud et ensoleillé et d'une année
marquée par une grande douceur des températures. Le mois d'août a enregistré des températures caniculaires.
Les vendanges se sont déroulées sous un soleil radieux, sans une goutte de pluie.
Parfaite maturité des raisins qui ont engendrés des vins corpulents et avec une puissance tannique
annonciatrice d'une bonne tenue dans le temps.
Chénas, Brouilly et Moulin à Vent sont grandioses.