Millésime 2001
Bordeaux
Un millésime exceptionnel pour les liquoreux.
Pour les rouges et les blancs secs, le millésime est de bonne qualité, probablement meilleur qu'en 1988 et 1995.
Un hiver trop doux suivi d'un mois de juillet bien trop pluvieux, engendre un millésime tardif.
Les vendanges ont eu lieu jusqu'à la mi-octobre pour les rouges, et tous les raisins n'ont pas mûri.
2001 est un millésime classique, plus tannique qu'en 2000 et de longue garde.
L'hétérogénéité est plus grande aussi, il faut être sélectif.
Les blancs secs sont superbes. La majorité d'entre eux allient acidité, richesse et maturité du fruit.
Dans les rouges, les Saint-Emilion sont exceptionnels, peut-être meilleurs qu'en 2000.
Pessac-Léognan se distingue par un équilibre parfait.
Dans le Médoc, le cabernet-sauvignon n'atteint pas toujours sa maturité optimale.
On note de très belles réussites à Saint-Estèphe et Pauillac, plus de sélectivité s'impose à Margaux.
Riches, complexes et équilibrés, les Sauternes sont sublimes, probablement l'un des plus grands millésimes
depuis plus les 100 dernières années.
Bourgogne
Un grand millésime surtout pour les rouges en Côte de Nuits.
Dans les blancs, les Chardonnays de la Côte d'Or sont meilleurs que ceux de Chablis.
Le printemps a connu de belles périodes ensoleillées. Après un mois de juillet frais et pluvieux,
l'été s'est véritablement déclaré au mois d'août avec des chaleurs parfois caniculaires et un ensoleillement élevé.
De violents orages de pluies ou de grêle ont provoqué localement des dégâts importants dans les vignes.
En raison d'un rafraîchissement et de faibles précipitations début septembre, il aura fallu toute la vigilance
et le discernement des vignerons pour choisir la meilleure date de récolte.
Les vinifications ont été longues et régulières pour les vins blancs, plus techniques pour les vins rouges
pour extraire le meilleur potentiel en matières colorantes et en tanins.
Les vins blancs sont bien équilibrés avec une bonne concentration et un fruité bien développé mis en valeur
par une acidité soutenue. Ils sont francs et fins.
Les vins rouges présentent des couleurs vives et de bonne intensité.
Leur structure est bien affirmée grâce à des tannins fermes et un bon niveau d'acidité.
Ils sont charnus et leur fruité est agréable et expressif.
Les vins de Gevrey-Chambertin et Vosne-Romanée sont sublimes.
Champagne
Un millésime très décevant.
La plupart des vins sont d'une grande faiblesse, comparable au terrible 1984.
Les nombreuses pluies de septembre ont empêchés les raisins d'obtenir une parfaite maturité.
La plupart des vins sont durs et sans goût. De nombreuses maisons ne produiront pas de cuvée de prestige.
Un millésime à oublier.
Vallée du Rhône
Un millésime de qualité avec beaucoup de contraste.
Une belle concentration au Nord et une faible maturité au Sud.
En Condrieu, les vins sont excellents mais un cran en-dessous des grandioses 2000, avec beaucoup de gras et
une belle longueur.
Plus contrastés, les Côtes-Rôties sont toutes en elégances et en finesses.
Les vins sont comparables au 1991 et disposent d'un potentiel de garde moyen.
Manque d'équilibre en Saint-Joseph avec des vins boisés.
Issus de vendanges tardives, les Hermitages et Crozes-Hermitages sont austères mais possèdent une belle structure.
De très beau Cornas fins et veloutés et moins massifs qu'à l'accoutumé.
En Châteauneuf-du-Pape, les vins sont marqués par une chaleur excessive.
Les blancs manquent d'acidité et de fraicheur. Les meilleurs présentent une belle minéralité.
Les rouges sont marqués par un taux d'alcool élevé mais ont un manque de maturité évident.
On retrouve une belle matière dans la plupart des crus, mais la garde sera limitée au risque de développer une
certaine sécheresse.
Vallée de la Loire
Un très beau millésime avec des blancs remarquables et des rouges parfumés.
Le millésime est superbe pour les Côteaux du Layon, Côteaux de l'Aubance, Vouvray et Montlouis moelleux.
Aromatiques, complexes et de longues gardes, ils resteront dans les mémoires.
Les Savennières sont impressionnants par leur puissance et leur concentration.
Concentrés et de garde, les Chinons 2001 sont souvent supérieurs à 1996.
D'une bonne qualité générale, les Pouilly sont plus homogènes que les Sancerres.
Alsace
L'hiver dernier a été d'une manière générale peu rigoureux.
Un millésime difficile mais avec de très belles réussites chez les meilleurs producteurs.
Le temps maussade du mois de septembre a contrarié les espoirs d'un grand millésime.
Les producteurs patients ont pu profiter d'un mois d'octobre exceptionnel.
Du début à la fin des vendanges, toute l'Alsace a bénéficié d'un véritable été indien, très chaud,
quasiment sans une goutte de pluie.
Les gains en maturité ont été spectaculaires tandis que les acidités ont été plutôt bien préservé.
Les Muscats et Gewurztraminer témoignent d'une très belle expression aromatique.
2001 est l'année du Riesling, qui a atteint un très beau niveau de concentration tout en conservant sa
fraîcheur caractéristique.
Sans atteindre la qualité du millésime précédent, la production de Vendanges Tardives et de Sélections de
Grains Nobles se montrent à la hauteur des efforts consentis.
Soulignons que 2001 aura été marqué par le relèvement des degrés minima pour ces deux mentions.
Beaujolais
Un bon millésime, mais de qualité variable selon les crus.
Un vrai millésime de vignerons.
Les vins se rapprochent, en termes d'évolution de la maturation et de précocité, de l'année 1995, une
très bonne année dans le Beaujolais.
Autre caractéristique du millésime : c'est "l'année du tri", où les producteurs ont dû pour réussir ce millésime,
écarter de leur récolte, avec beaucoup de minutie, des baies parfois trop mûrs.
Saint-Amou, Moulin à Vent et Morgon sont splendides.
