Millésime 1993
Bordeaux
Un millésime correct malgré des conditions climatiques difficiles. En effet, après une été chaud
et ensoleillé, des trombes d'eau s'abbattent sur le vignoble jusqu'à la fin des vendanges.
Pour le Médoc, les tannins ne sont pas aussi mûrs que prévu, les vins sont plus austères et manquent
de souplesse.
En revanche, les Saint-Emilion, Pomerol et Graves, vendangés avant le Médoc, présentent peu de trace
de dilution. Les vins se distinguent par une profondeur et une fermeté inattendues.
Les blancs secs sont aromatiques.
Les liquoreux, élégants et légers, manquent de structure.
Bourgogne
Une météo très irrégulière a pertubé la qualité du millésime.
Pour les vins rouges, la date de la cueillette a été déterminante dans la réussite de ce millésime,
dont la qualité dans l'ensemble se situe entre le bon et le très bon. D'une couleur profonde et pourpre,
ils ont un arôme qui s'étale sur le petit fruit noir (cassis, cerise burlat) et s'allie merveilleusement
bien aux notes boisées lorsqu'elles savent évoquer la torréfaction ou le grillé. D'une belle ampleur et
d'une belle longueur, ils ont un potentiel qui les destine à un bel avenir.
Les vins blancs portent l'empreinte d'une vendange qui a manqué légèrement de maturité. Ils sont d'une
qualité entre le moyen et l'assez bon, avec quelques belles réussites au niveau des premiers et des
grands crus. Au départ, ils séduisent par leur expression aromatique à dominante florale, souvent
rehaussée par des notes fraîches citronnées et mentholées. En bouche, ils sont d'une attaque assez vive,
avec un moelleux en retrait et une finale un peu sévère.
Champagne
L'année avait bien commencé et les vendanges s'annonçaient précoces et d'excellente qualité.
L'arrivée de la pluie et d'un temps frais à partir de début septembre à remis en cause ce potentiel.
Vallée du Rhône
Après un été relativement frais sur toute la vallée du Rhône, l'humidité record du mois de septembre
a apporté le mildiou et la pourriture, et ruiné tous les espoirs.
Pour les Côte-Rôtie comme pour les Hermitage, le millésime est difficile, donnant des vins creux et maigres.
Les Condrieu, Saint-Joseph et Crozes-Hermitage manquent cruellement de corps et de profondeur.
Les Cornas ont aussi donné des vins généralement astringents, tanniques et peu aromatiques.
En revanche, les vins du sud sont assez réussis et stylés. Les Châteauneuf-du-Pape, bons, séduisent par
leur couleur et leur fruité, bien qu'un peu austères et tanniques.
Les Gigondas 1993 sont presque aussi bons que les 1994. Ils sont solides, robustes et bien dotés, donc
de longue garde.
Vallée de la Loire
Certaines pluies tardives en septembre ont fait craindre un millésime moins réussi.
Les vins rouges sont agréables et fruités.
Plus rare, les liquoreux sont savoureux et doté d'une grande onctuosité.
Alsace
Contrairement au reste de l'hexagone, le vignoble alsacien a été épargné par le mauvais temps et a
réussi à donner un bon millésime, sans toutefois atteindre la richesse et la profondeur des grandes années.
Plus légers et plus acides qu'en 1992, les vins sont fruités et structurés.
Beaujolais
Bien que le Beaujolais n'ait pas échappé à la pluie quasi généralisée des vendanges, l'essentiel
avait déjà été récolté de justesse. On peut consommer ce millésime dès maintenant, car il sera
de petite garde.