Millésime 1991
Bordeaux
Un millésime moyen avec une récolte de faible quantité. Des gelées terribles au printemps dévastèrent
la plupart des vignobles bordelais. La sortie tardive de nouveaux bourgeons fut compensée par un bel été,
mais de fortes pluies en septembre altérèrent la parfaite maturité des raisins.
De nombreux domaines ont déclassé la totalité de leur récolte.
Les vins sont souples, plaisants mais peu concentrés.
Ce sont dans les appellations Pauillac, Saint-Julien et Saint-Estèphe que l'on trouve les meilleures réussites.
Les blancs secs sont maigres.
Les liquoreux se révèlent légers et sans caractère. Pas de production d'Yquem dans ce millésime.
Bourgogne
Un millésime difficile pour la Bourgogne. Après un départ rapide, la végétation s'est trouvée
quasiment bloquée par le retour du temps froid. Accompagné de chutes de neige et de fortes gelées,
celui-ci a occasionné des dégâts plus ou moins importants selon les secteurs.
Issus de vendange d'une maturité moins profonde et plus hétérogène que 1990, la qualité a été cependant
sauvegardée grâce à une production nettement moindre. Ces vins ont la marque d'une certaine sévérité
qui les rend moins complaisants que ceux des millésimes précédents qui, d'emblée, savaient séduire
par l'intensité et la profondeur de leur texture et de leur bel équilibre. Ils ont suffisamment de matière
pour permettre à leurs tanins souvent encore fermes et austères de s'assouplir.
Un millésime de garde et incontestablement un bon millésime.
A l'égal des vins rouges, les vins blancs n'ont pas engendré un enthousiasme particulier dans leur jeune âge.
Avec la garde en fût et en bouteilles, ils ont gagné en ampleur et en complexité. Moins gras et d'une trame
plus serrée que les 1990, ils affirment actuellement leur identité et expriment pleinement tout leur
potentiel de qualité.
Champagne
Plus fraîche que d'habitude bien qu'assez sèche, avec une fin septembre pluvieuse génératrice de
pourriture, cette année difficile a donnée dans l'ensemble des champagnes de qualité moyenne.
Vallée du Rhône
Millésime correct pour l'ensemble des vins de la vallée du Rhône, 1991 est une très bonne année
pour les vins du nord de l'appellation.
Excellente année pour les vins de la Côte-Rôtie, avec leur robe rubis-pourpre foncé, leurs arômes
de sous-bois et de fruits noirs, denses et moyennement corsés, d'un rendement élevé et de longue garde.
Année extraordinaire pour les Hermitage, avec une vendange moins abondante mais avec des vins élégants,
concentrés et aptes à une longue garde, surtout pour les rouges.
Même résultat pour les Saint-Joseph et les Crozes-Hermitage qui sont réguliers, très élégants, concentrés
et équilibrés.
Année d'exception aussi pour les Condrieu qui ont atteint déjà leur apogée.
Mais la plus grande réussite est sans doute celle des Cornas densément colorés, riches, moyennement
tanniques et équilibrés, donc de longue garde.
En revanche, net contraste pour les vignobles méridionaux qui se révèlent épouvantables.
Les Châteauneuf-du-Pape sont déplorables avec leurs vins maigres et creux.
Moins désastreux, mais guère plus intéressants les Gigondas manquent cruellement de puisssance et de
complexité.
Vallée de la Loire
Des gelées terribles en avril ont amputés la production de plus de 60%. Très difficiles, les vins
de ce millésime sont maigres, assez acides, peu aromatiques. Un manque de puissance et de richesse
caractérisent l'ensemble des vins de l'appellation.
Alsace
Des vins friands de garde moyenne. En revanche, la plupart des liquoreux sont d'une excellente qualité.
Beaujolais
Excellent millésime 1991, d'une rare subtilité pour son équilibre entre tanins et acidité.
Les meilleurs sont à leur apogée.